Ce jeudi 7 mars 2024, le calme habituel de La Boissière-en-Gâtine, en Deux-Sèvres, a été perturbé par un mouvement de grève d’une intensité rare. Les employés de Boyé Accouvage, une entreprise spécialisée dans le couvoir de poussins, ont décidé de faire entendre leur voix face à une situation qu’ils jugent intenable. Dès 9 heures, une quarantaine de salariés ont cessé le travail, signalant le début d’une journée de revendications fortes et légitimes.
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ToggleUne Revendication Claire : La Revalorisation Salariale
Derrière cette grève, un constat amer : l’inflation croissante et les défis sans précédent apportés par la crise sanitaire et la grippe aviaire pèsent lourdement sur les épaules des travailleurs. Marie-Isabelle Carvalho Da Silva, déléguée syndicale CGT de l’entreprise, a mis en lumière les difficultés rencontrées par les salariés, de la baisse du pouvoir d’achat à la pression constante liée aux enjeux sanitaires et économiques. L’appel à la grève, lancé dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, vise à obtenir une augmentation générale des salaires, une demande rendue urgente par ces circonstances exceptionnelles.
Des Salariés à Bout
L’un des grévistes, préférant rester anonyme, a exprimé la détresse quotidienne de nombreux collègues, désormais incapables de couvrir les frais essentiels comme le gazole pour se rendre au travail. Cette grève, au-delà d’un simple mouvement social, est le reflet d’une souffrance généralisée parmi les employés, qui, malgré leur dévouement, se sentent abandonnés par la direction.
Une Pétition pour le Changement
En amont de cette action, une pétition réclamant une hausse des salaires a circulé, témoignant de l’ampleur du malaise au sein de Boyé Accouvage. La direction, surprise par l’initiative, se trouve désormais face à un dilemme : écouter les revendications de ses employés ou risquer un enlisement du conflit. Jacques Loiseau, directeur délégué, a proposé une rencontre pour le vendredi 8 mars, espérant trouver un terrain d’entente.
Une Situation Tendue
La tension était palpable lorsque M. Loiseau est venu à la rencontre des grévistes, soulignant la souffrance des animaux due à l’interruption de l’activité. Cependant, la réponse d’un travailleur a remis les choses en perspective : ce sont les salariés eux-mêmes qui souffrent. La reprise du travail, prévue pour l’après-midi même, est conditionnée par l’issue de la réunion de vendredi.
Boyé Accouvage, avec ses 130 salariés et plus de 70 ans d’histoire, se trouve à un tournant crucial. Le mouvement de grève du 7 mars n’est pas seulement un appel à une meilleure rémunération, mais un cri du cœur pour une reconnaissance du travail et du sacrifice de ces hommes et femmes qui font vivre l’entreprise au quotidien. Leurs revendications, loin d’être des caprices, sont le reflet d’une réalité économique et sociale difficile, exigeant une réponse rapide et juste de la part de leur employeur.