La mairie de Bordeaux, en pleine crise de la construction, a décidé de prendre le taureau par les cornes en revisitant son ambitieux mais jusqu’ici inappliqué label Bordeaux Bâtiment Frugal (BFB). Créé en 2021 dans une vision presque utopique de révolutionner le secteur de la construction, le BFB visait à encourager des pratiques plus vertueuses : intégration harmonieuse de l’habitat, valorisation de la verdure, utilisation de matériaux locaux et promotion du réemploi. Pourtant, après trois ans, le tableau reste vierge de tout lauréat.
Un Label Trop Exigeant ?
Conçu pour être un modèle d’innovation et de durabilité, le BFB s’est rapidement heurté à la réalité du terrain. Avec ses 45 critères dont 22 jugés indispensables, le label a été perçu par les professionnels de l’immobilier comme un idéal difficilement atteignable. Des critères considérés comme irréalisables et une complexité administrative ont été au cœur des critiques, transformant le label en une sorte d’usine à gaz lointaine des préoccupations réelles du secteur.
Une Version 2 Plus Accessible
Face à ce constat et aux retours du terrain, le maire Pierre Hurmic a présenté une version révisée du label, la version 2, allégée et assouplie. L’objectif reste le même : pousser vers des constructions respectueuses de l’environnement et économiquement viables, mais avec une approche pragmatique et réaliste. Les critères obligatoires sont désormais simplement « à réaliser », et le nombre de niveaux de labellisation passe de trois à quatre, ouvrant le champ des possibles pour les promoteurs.
Un Label Encouragé, Mais Non Obligatoire
Pour encourager l’adoption de ce nouveau label, la mairie propose un accompagnement gratuit par un prestataire externe, soutenant les constructeurs tout au long de leur projet. Bien que le label lui-même ne soit pas obligatoire, 25 % de ses critères ont été intégrés au plan local d’urbanisme (PLU), rendant ces derniers juridiquement opposables.
Un Avenir Prometteur ?
L’optimisme est de mise pour le futur du BFB. Pierre Hurmic cite l’exemple du promoteur Apsys de Canopia, qui, en adaptant son projet aux exigences du label, a non seulement valorisé son engagement vers une construction plus durable mais a également remporté un important marché dans une autre ville. Cet exemple illustre le potentiel du BFB à devenir un vecteur de changement dans le secteur de la construction, bien au-delà des frontières bordelaises.
Un Pas Vers la Durabilité
Dans un monde où les enjeux environnementaux sont de plus en plus prégnants, le renouveau du label BFB représente un pas important vers une construction plus respectueuse de notre planète. En alliant ambition écologique et pragmatisme économique, Bordeaux espère montrer la voie à suivre pour un urbanisme durable et responsable. Reste à voir si cette nouvelle version saura convaincre les acteurs du secteur et enfin couronner son premier lauréat.