Imaginez la scène : un stade presque comble, l’air vibre d’excitation, mais un silence particulier flotte sur le parcage visiteurs. Pourquoi ? Parce que les supporters des Girondins de Bordeaux ont été frappés d’un interdit de voyage pour la rencontre contre le SM Caen ce samedi. Oui, vous avez bien lu. La préfecture du Calvados a sorti le carton rouge avant même le coup d’envoi.
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ToggleUn Arrêté, Des Questions
Ce jeudi, un arrêté préfectoral est tombé comme un couperet, privant toute personne « se prévalant de la qualité de supporters du club du FC Girondins de Bordeaux ou se comportant comme tel » de leur droit de supporter. Pas de déplacement à Caen, pas de chants dans les tribunes, pas de clapping sous le soleil ou sous la pluie. Le stade d’Ornano et ses abords seront comme une forteresse imprenable pour les fans bordelais. Mais pourquoi une telle décision ?
Une Rivalité Interne Plus Qu’un Duel au Sommet
L’explication est aussi surprenante qu’inquiétante. Il ne s’agit pas d’une crainte d’affrontements avec les fans caennais – entre ces deux clubs, l’entente est plutôt cordiale. Non, le problème vient de l’intérieur même du camp bordelais : une guerre des gangs entre les « North Gate Bordeaux » et les « Ultramarines ». On se croirait dans un mauvais film de gangsters, sauf que là, c’est la passion du football qui alimente la rivalité.
Quand les Supporters Deviennent Leur Propre Ennemi
Ces tensions ne sont pas nouvelles. Elles se sont déjà exprimées par des affrontements, notamment lors de la réception du Paris FC. Des scènes de violence qui ont aussi entaché les déplacements à Rodez et Annecy. C’est donc dans ce contexte tendu que la préfecture a décidé de jouer la sécurité, au détriment de la fête sportive.
Le Football, Victime Collatérale
À travers cette décision, c’est tout le football qui est pénalisé. Le stade d’Ornano, qui s’apprêtait à vibrer au rythme des encouragements, se retrouvera avec un millier de sièges vides, un triste témoignage du fossé parfois abyssal entre la passion pour le sport et les dérives qu’elle peut engendrer.
Et Maintenant ?
Alors que fait-on ? On se résigne à accepter que le football, ce jeu magnifique, soit régulièrement entaché par des violences extra-sportives ? Non, ce serait trop facile, et surtout, ça ne serait pas juste pour tous ces supporters qui vivent leur passion de manière saine et respectueuse.
Ce week-end à Caen, le football perdra un peu de sa magie, privé de la présence des fans bordelais. Mais peut-être que ce triste événement servira de déclic pour repenser la façon dont la passion peut être vécue et exprimée, sans qu’elle ne dégénère en violence. En attendant, le ballon tournera toujours, espérons-le, vers un avenir un peu plus pacifié.