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par | 28 Fév 2024 à 16:02

La Révolte des Vignes : Quand Bordeaux Se Soulève Contre Castel

Les agriculteurs de Bordeaux se soulèvent contre le non-respect des coûts de production par le géant Castel. Une lutte "ferme mais pacifique" soulignant l'urgence d'une réconciliation entre les géants de l'industrie et les artisans du terroir, pour une industrie du vin équitable et respectueuse.
Temps de lecture : 2 minutes

Dans la douce campagne bordelaise, où les vignes dessinent le paysage et le vin coule à flot, un vent de révolte s’est levé ce mercredi 28 février 2024. Pas le genre de révolte à la Les Misérables, mais presque. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, armés de leur seul courage (et probablement de quelques tracteurs), ont décidé de mettre le siège devant l’usine du géant du négoce de vin Castel, à Blanquefort. Le but ? Dénoncer avec force le non-respect des coûts de production par ce titan de l’industrie viticole.

 

Un Empire du Vin Sous Siège

Imaginez un peu le tableau : dès l’aube, alors que le coq n’a pas encore chanté sa ritournelle matinale, les agriculteurs, le cœur lourd mais la détermination flamboyante, bloquent l’accès à l’usine de celui qui est considéré comme le Girondin le plus riche. Pierre Castel, à la tête d’une fortune personnelle estimée à 14 milliards d’euros, doit ce matin-là sentir le poids des regards accusateurs de ces hommes et femmes qui façonnent la terre.

 

Des Vins à Bas Prix, Mais à Quel Coût ?

Castel, c’est un peu comme le McDonald’s du vin : accessible, omniprésent, mais rarement associé à l’idée de grand cru. Avec des marques comme Baron de Lestac, Vieux Papes ou La Villageoise, le groupe a su se tailler une part de lion dans les rayons des grandes surfaces de l’Hexagone. Mais à quel prix ? Celui de la pression constante sur les producteurs, contraints de vendre leur nectar sans même couvrir leurs coûts de production. Une pratique qui laisse un goût amer dans la bouche des vignerons, bien loin des saveurs subtiles de leurs vins.

 

Un Combat « Ferme mais Pacifique »

Le mot d’ordre de cette mobilisation ? « Ferme mais pacifique ». Les syndicats agricoles ne demandent pas la lune, mais simplement le respect d’une équation apparemment trop complexe pour le négoce viticole : un prix qui se construit « en marche avant », en partant du coût de production jusqu’au prix à la consommation. Une demande légitime qui résonne comme un appel à la justice pour ces travailleurs de l’ombre, dont le dur labeur est trop souvent sous-évalué.

 

Bordeaux, Terre de Lutte et de Vin

Cette révolte des vignes marque un tournant. Elle rappelle que derrière chaque bouteille de vin, il y a des hommes et des femmes, des histoires, des familles. Elle souligne l’urgence d’une réconciliation entre les géants de l’industrie et les artisans du terroir. Car si Bordeaux est synonyme de vin, elle doit aussi être terre de justice et d’équité.

 

Alors, la prochaine fois que vous déboucherez une bouteille, peut-être prendrez-vous un moment pour penser à ceux qui sont derrière le vin. Ceux qui, à l’aube d’un froid matin de février, ont choisi de se lever et de dire : « Assez ! ». Car le vin, c’est bien plus que du raisin fermenté. C’est une histoire, une culture, une lutte. Et c’est cette histoire que Bordeaux écrit aujourd’hui, une révolte à la fois.

Pierre François
Pierre François
Pierre François

Pierre François

Auteur / Economiste / Sociologue

👔 Sociologue et Chercheur
📍 Basé à Paris | Spécialiste en sociologie économique et sociologie de l’art
🎓 Formé à l’École Normale Supérieure et à l’Institut d’Études Politiques de Paris
🤝 Dirige des projets de recherche centrés sur le capitalisme et l’assurance
🌍 Intéressé par les liens entre économie, culture et société
💼 A publié sur des thèmes variés liés à l’économie et à l’art
📸 #Sociologie #Économie #Culture